À la suite de notre courrier du 11 avril 2025, dans lequel nous dénoncions déjà l’absence de dialogue social sincère, les conditions managériales dégradées au sein de la Police Municipale de Poitiers, ainsi que le refus de la municipalité d’armer ses agents malgré des risques croissants, nous devons aujourd’hui alerter sur une nouvelle dérive organisationnelle.

La collectivité a récemment modifié les plannings des groupes d’agents de la Police Municipale (avec une mise en place en septembre), imposant :

– des sorties de nuit allant jusqu’à 22h voire minuit ;
– du travail les week-ends (samedi, dimanche et samedi suivant), sans concertation préalable.
– La participation obligatoire aux manifestations sous motif de « nécessité de service »

Un projet de planning avait pourtant été proposé par les agents eux-mêmes, mais celui-ci n’a absolument pas été pris en compte. Cette décision unilatérale est une nouvelle illustration du mépris affiché envers les agents de terrain.

Ces modifications d’horaires n’apportent aucune réponse concrète à la problématique d’insécurité que nous dénonçons depuis des mois. Elles semblent répondre uniquement à des objectifs politiques de communication, probablement liés au contexte électoral à venir, au détriment de la santé, de la sécurité et de la reconnaissance des agents.

Comment justifier qu’un directeur de la Police Municipale, actuellement en cours de recrutement, prenne ses fonctions dans un cadre déjà réorganisé, sans avoir été associé à la réflexion ni à la stratégie ? C’est une absurdité managériale supplémentaire, qui compromet l’efficacité même de la future direction.

Nous rappelons que les agents subissent au quotidien des conditions de travail difficiles, sans les moyens de protection adaptés, notamment l’armement intermédiaire ou létal, que la municipalité persiste à refuser.

L’UNSA réaffirme que les choix opérés aujourd’hui engagent directement la responsabilité de la municipalité. Si un drame devait survenir, personne ne pourra dire qu’il n’avait pas été prévenu.

Nous demandons :
– Une remise à plat des plannings imposés ;
– L’intégration réelle des propositions des agents ;
– Un moratoire sur les nouvelles organisations jusqu’à l’arrivée du nouveau directeur ;
– Une reprise du dialogue social, fondée sur l’écoute et le respect des agents.

Trop, c’est trop. Les agents méritent mieux qu’une gestion autoritaire et politicienne.
Ils méritent sécurité, respect et reconnaissance.

Poitiers, le 16/06/2025

Pour l’UNSA Territoriaux 86,

Arnaud DUPUY
Secrétaire général
de l’UNSA Territoriaux de la Vienne